Les deux mains jointes de la jeune femme font à Nausicaa comme un oreiller de chair derrière sa tête et le flot sombre et emmêlé de ses cheveux. Ses yeux sont clos ou voient un autre monde, peut-être celui du songe qu’elle a fait une nuit, quelques semaines plus tôt, durant lequel un étranger qui avait le même visage d’ambre sortait des flots de Xerie, sa planète natale, et lui faisait l’amour.
Imitant cette prémonition qui se rappelle à sa conscience au fur et à mesure que la chaleur monte de son sexe à son ventre, à ses épaules, à sa nuque, elle offre au regard et à la bouche de cet amant devenu réel sa gorge, ses aisselles, les aréoles de ses seins pâles, les ourlets humides de ses lèvres, d’un rose pâle et entrouvert, elle offre à ses mains qui la serrent de plus en plus fortement ses reins qui ondulent et l’accompagnent, et à ses oreilles, les mêmes murmures inspirés par des dieux inconnus …
Dans son rêve, après l’avoir prise, l’homme l’abandonnait nue sur la grève battue d’écume, et son corps étanché était couvert de sable et de sel.
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